L'OCTROI

Une jeune femme demandait l’autre jour si cet édicule de briques était ancien et quelle pouvait être sa fonction ; elle parlait de l’ancien bureau d’octroi.

L’octroi est l’héritier direct du corretage de l’Ancien Régime. Toujours en quête de revenus nouveaux, la communauté villageoise levait alors une taxe sur le passage de certains produits importés ou exportés hors du lieu. C’était en quelque sorte une taxe à l’import et à l’export.

Pour ce faire, il fallait peser les denrées transportées. Aussi le Conseil municipal vota-t-il en 1883 l’achat d’un pont à bascule de 8 tonnes et la construction d’un pavillon affecté au peseur public. C'est donc à cette date que l'abri du préposé fut érigé, à la sortie du village en direction de Sillans. Quelques mois plus tard, les élus fixaient le montant des droits à percevoir sur les marchandises suivantes :

Tous les grains, y compris pommes de terre - Laines, tans, écorces - Raisins - Foins, pailles de toute sorte - Bois à brûler - Chaux du pays, chaux hydraulique, charbon de bois - Charbon de pierre, houille - Bœufs, vaches, veaux et cochons gras - Agneaux et chevreaux - Toutes autres marchandises ou denrées.

En 1930, le vieux pont à bascule tombé en panne fut remplacé par un pont de 30 tonnes. Après guerre, l'octroi étant abandonné, on ne pèsera plus que les charrettes chargées du bois destiné aux fabriques, et les camions.

C’est le cordonnier Archier qui fut le dernier opérateur du pont à bascule. Le cordonnier Archier a disparu ; la bascule aussi ; ne demeure plus aujourd'hui que le pavillon de l'octroi.

Hervé Siffre

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