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LES GRAFFITIS DE LA BOUISSIERE

Publié le par Hervé Siffre

Après avoir lu les publications de Philippe Hameau (ASER du Centre-Var) on voit d’un œil différent ces divers graffitis, aussi nombreux que mystérieux, qui agrémentent parfois les murs des maisons ruinées, abandonnées aux ronces, aux cades et à la salsepareille des collines.

Depuis les Rochers rouges, un chemin muletier encore ouvert conduit à La Bouissière, une petite maison délabrée dont les murailles exténuées dominent l’ancienne voie ferrée. Plus de toit ni d’huisseries ; planchers effondrés, murs instables, débris de tuiles et de bois. Les petits houx s’épanouissent, et les buis aussi : normal pour une bouissièro.

C’est un agglomérat de 4 pièces de petites dimensions ne communiquant pas entre elles. Au fil du temps, elles ont été ajoutées les unes aux autres pour en faire une maison sans prétention qu’on n’ose même pas nommer bastidon. Deux de ces pièces présentent quelques graffitis étranges tracés dans l’enduit à la chaux qui recouvre les murs.

Le local du bas possède un crépi plus récent qui s’étend partiellement sur la couche d’origine où paraît un ensemble de motifs, ce qui pourrait témoigner d’une relative ancienneté de cette dernière. Parmi ces dessins sans lien apparent entre eux on distingue (on croit distinguer ?) : un quadrillage de 15cm x 18cm qui encadre deux motifs non identifiés, la représentation puérile d’un personnage humain, l’image de trois oiseaux mouchetés posés, de plus ou moins 8cm chacun.

A l’étage de la pièce mitoyenne, on relève la présence de 4 octogrammes (étoiles à huit branches) à gauche du fenestron et 3 pentagrammes malhabiles à droite.

Aucun écrit - ni lettre ni chiffre - n’accompagne ces motifs.

On s’abstiendra en tout cas de dater, d’interpréter ces dessins ou d’en identifier les auteurs. Ils pourraient être l’œuvre d’enfants ; en tout cas en partie. Car à l’étage, de part et d’autre du fenestron, les étoiles les plus basses se trouvent à 0,60 au-dessus du plancher aujourd’hui effondré.

Si ce sont des enfants, on a tout oublié d’eux. S’ils ont atteint l’âge adulte, on ne saurait même pas identifier leur sépulture dans le cimetière du village. Ces artistes sans âge et sans visage sont définitivement condamnés à rester anonymes.

Hervé Siffre

LES GRAFFITIS DE LA BOUISSIERE
LES GRAFFITIS DE LA BOUISSIERE
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LES GRAFFITIS DE LA BOUISSIERE

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